Lucie et Alexis témoignent de leur expérience missionnaire au Vénézuela

Pourquoi avez vous voulu tenté cette aventure de la mission au Venezuela?

Alexis : Nous connaissons les Vénézuéliens depuis les Jmj Familia Eudista de 2011 et le Venezuela depuis notre visite en 2013 avant d'aller au JMJ de rio. Inutile de préciser que des liens très forts se sont créé lors de ces 2 rencontres. Nous avons participé donc en 2013 au festival Eudiste qui regroupe les différents missionnaires des provinces eudistes de tout le Venezuela . Et nous avons découvert un peu ce qu'ils faisaient et je voulais voir, vivre, ce qu'est un missionnaire eudiste au Venezuela ?? que font ils?? et comment font ils?? Lucie a répondu à mon appel pour venir avec moi pour aller en août à la grande mission eudiste à Guanare.

Lucie : Au départ, pour cet été 2014, il était pour moi simplement question de retourner au Venezuela pour revoir toute la communauté eudiste avec laquelle nous avions partagé les JMJ de Madrid en 2011, et le festival eudiste et les JMJ de rio en 2013, mais il se trouve que ça coïncidait avec les missions qu’ils organisent là-bas tous les deux ans dans des villes différentes. N’ayant jamais eu l’occasion de participer à ce genre de missions, nous avons dit oui avec plaisir et sans hésiter pour faire partie du groupe de mission à Guanare.

 

Qu'est ce qui vous a marqué dans ce que vous avez vu et vécu?

Alexis : dans un premier temps la manière de vivre, pendant la semaine de mission tu dois vivre en communauté simplement ; nourriture simple, un seau d'eau par jour pour la douche, rien que ça, çà dépayse ... Ensuite quand tu vas visiter les maisons du centre ville de Guanare au Barrios tu es très bien reçu, le Vénézuélien est en général très ouvert et accueillant  même les familles évangélistes.
Il n'y pas de complexe pour vivre la foi, elle fait partie intégralement de leur vie de tout les jours, tout est mis en grand pour louer dieu (Chant , danse  , spectacle) . La vie est difficile au Venezuela, il y a un contexte politique et économique difficile , mais Dieu est là dans leur vie et tu le sais car ils le vivent sans complexe , et pour tout dire ça fait du bien !!!

Lucie : avant d’arriver sur place, de découvrir les lieux et d’entamer réellement la mission, nous n’étions au courant de Rien ! L’organisation des journées restait assez floue pour nous, mais pour eux tout avait l’air simple, comme si ça coulait de source… Ce qui m’a marqué d’abord, c’est le porte à porte qu’on faisait tous les matins dans des quartiers différents à la manière des témoins de Jéhovah de chez nous, à la différence que nous allions visiter les gens simplement pour les aviser qu’un groupe eudiste logeait dans l’école d’à côté et qu’on proposait des activités l’après-midi pour les enfants et ados ainsi que des temps de catéchèse pour les adultes. Pour les plus demandeurs, on partageait également avec eux la parole du jour. Ensuite, j’ai été surpris par l’intérêt que les gens ont pu nous porter : nous avions beaucoup de monde avec nous dans l’école tous les après-midis.
Enfin, j’ai été beaucoup marqué par l’enthousiasme ambiant et constant de l’ensemble du groupe, et ce malgré les conditions précaires : il faisait plus de 30°C dès 8h du matin, on se liquéfiait dans nos pantalons (oui oui, nous portions tous des pantalons !), on manquait d’eau, on était limité à un seau par jour pour se doucher, on manquait de papier, ce qui associé au manque d’eau rendait difficile d’aller sereinement aux toilettes ( !), on retrouvait constamment des petites bestioles sympas partout (valise, vêtements, matelas…). BREF, la phrase miracle pour survivre à tout ça: “eh oui c’est normal lulu, c’est la mission !”.

 

Qu'est ce que cette expérience a changé dans votre manière de voir l'évangélisation?

Lucie : avant de participer à cette mission, j’avais franchement du mal à imaginer à quoi ça pouvait ressembler, surtout que c’est le genre de choses qui ne se fait pas (ou extrêmement peu) en France… j’étais un peu sceptique avec le principe du porte à porte, ça n’a pas toujours été très fructueux mais finalement ça n’a pas été le seul tableau sur lequel nous avons joué, bien au contraire ! La force de cette mission ça a été de proposer des choses qui touchent tout le monde quel que soit l’âge (enfants, ados, adultes) grâce à des biais différents: le jeu, le chant, la danse, le témoignage, la catéchèse… Finalement l’évangélisation ça ne se fait pas que par la parole, c’est de la communication sous toutes ses formes !

Alexis : Je me rends compte qu'il est plus difficile d’évangéliser en France où tu as l'impression que l'église est rodé, qu'elle vit bien dans son coin, les gens sont libres de croire, de venir à l'église ....Alors qu'au Venezuela , pour eux c'est important d'aller parler de Dieu : c'est une manière de les aider dans leur vie qui n'est pas facile , et même s’ils ne viennent pas à l'église, ils nous reçoivent, prient avec nous et rien que çà je trouve que c'est important.  Un jour  en visite dans un quartier pauvre, le séminariste avec qui j'allais dans les maisons me demande de prier pour la jeune fille qui nous a reçu ... en Français. Je le fais et la jeune fille a fondu en larmes en me disant qu'elle était très émue de recevoir un Français et qu'il prie pour elle en Français et que c'est l'un des plus beaux cadeaux qu’elle ait reçus.... C'est puissant, très beau mais à la fois bouleversant .... Cet exemple résume tout ce que j'ai pu vivre et ressentir là bas pendant une semaine.

 

Y aura-t-il une suite à ce moment?

Lucie : suite l’année prochaine pour le festival eudiste à San Cristobal et surtout un grand projet en vue pour accueillir notamment la communauté vénézuelienne en France à l’occasion des pré JMJ en 2016 ! Il n’y a pas de raison qu’on interrompt notre belle dynamique ! Juntos para la mision !

Alexis : Oui le Venezuela ainsi que les missionnaires et communautés eudiste ont une grande place dans mon cœur . Il y aura une suite .... "

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